9 août 1564 : l’Edit de Roussillon

9 août 1564 : l’Edit de Roussillon

Une date et un texte peu connus et pourtant …


A quelques kilomètres de notre résidence actuelle s’élève le château de Roussillon (XVIème siècle) qui abrite aujourd’hui mairie et services municipaux de la ville. Ce château a été le témoin d’un évènement qui nous semble bien loin mais qui garde toute son importance dans notre vie quotidienne …


Le Château Neuf

Les photos sont de Uriell Boulé (mai 2008) et nous espérons vous proposer bientôt quelques vues de l’intérieur (en particulier celle de la salle de l’Edit).

9 août 1564 : Édit de Roussillon

S’il est un texte que peu de gens connaissent, c’est bien l’Edit de Roussillon promulgué par Charles IX en août 1564. Et pourtant, ce texte est toujours appliqué aujourd’hui puisque c’est lui qui définit le 1er janvier comme le premier jour de l’année civile.


Le portique à arcades

Charles IX, né en 1550, accède au trône 10 ans plus tard à la mort de son frère François II. Pour la bonne règle, il est déclaré majeur en 1563 à Rouen et peut donc régner officiellement. Il n’a pas laissé, dans l’Histoire de France, un souvenir impérissable et c’est, en fait, sa mère, Catherine de Médicis qui dirige le royaume. Ce que l’on retient habituellement du règne de Charles IX, c’est le massacre de la Saint Barthélemy et les frasques à la cour des Valois (voir, entre autres, le film « la Reine Margot »). La passion de Charles IX n’était pas le pouvoir mais la chasse : il nous a d’ailleurs laissé un traité de vènerie …


Détail facade nord

Mais revenons à l’Edit de 1564. Pourquoi à Roussillon (actuellement chef-lieu de canton de l’Isère) ?
Entre 1564 et 1566, soucieuse de redorer le blason d’une monarchie mise à mal par les guerres entre Catholiques et Protestants, Catherine entreprend un voyage sur les terres de France : il faut montrer le jeune roi à ses sujets et de préférence dans les régions où la présence huguenote est forte. Cette année-là, le cortège royal est donc à Lyon (c’est une véritable caravane où se côtoient parfois jusqu’à 20 000 personnes) mais une épidémie de peste se déclare dans la capitale des Gaules. La cour préfère se réfugier quelques 50 kilomètres plus au sud, dans la vallée où elle peut festoyer et s’amuser loin des miasmes de la ville. Tout ce beau monde s’installe au château construit quelques années plus tôt (à partir de 1543) par feu le Cardinal François de Tournon.


vers la cour et le puit

Jusqu’à cette date, le début de l’année variait suivant les diocèses : à Lyon, c’était le jour de Noël, à Vienne (30 kilomètres plus bas), le 25 mars, dans d’autres régions, le jour de Pâques (date mobile !), ailleurs encore, le 1er Avril …
L’article 39 de l’Edit royal du 9 août 1564 précise donc :

« Voulons et ordonnons qu’en tous actes, registres, instruments, contracts, ordonnances,
édicts, tant patentes que missives, et toute escripture privé, l’année commence doresénavant
et soit comptée du premier jour de ce moys de janvier.
Donné à Roussillon, le neufiesme lour d’aoust, l’an de grace
mil cinq cens soixante-quatre. Et de notre règne de quatriesme.
Ainsi signé le Roy en son Conseil »


le « pont » entre château neuf et maison forte

Il reprend en fait les termes d’un édit élaboré en janvier de la même année à Saint Germain sur lequel le parlement avait fait des « remontrances ». Cet édit n’entrera en vigueur que 3 ans plus tard en 1567 et il faudra attendre 1622 pour que la mesure soit étendue à l’ensemble du monde catholique avec l’adoption du calendrier grégorien.


facade nord

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