🌀La justesse comme voie : sagesse bretonne et équilibre intérieur 🪶

🌀La justesse comme voie : sagesse bretonne et équilibre intérieur 🪶

« La vie, c’est comme faire du vélo : il faut sans cesse trouver l’équilibre. »
— Albert Einstein

Cycliste solitaire sur un chemin breton au crépuscule, métaphore du mouvement et de la justesse.

Il y a dans cette phrase quelque chose de simple et d’universel. Trouver l’équilibre. Ne pas le garder, non : le trouver, encore et encore. La justesse, c’est cela : un mouvement permanent, un ajustement invisible, un dialogue entre la terre et le ciel, entre le dehors et le dedans.

Je n’ai jamais cherché la Bretagne sur une carte. Je la retrouve dans les chemins des terres intérieures, dans les forêts où l’air change sans qu’on sache pourquoi. C’est une Bretagne qui se tait, que l’on traverse lentement. Pas la Bretagne des ports, ni des cartes postales ; la Bretagne des racines, du vent dans les ajoncs, du silence peuplé d’ancêtres.

Quand j’y marche, il n’y a rien à démontrer. Seulement le sentiment d’un accord fragile, comme un instrument qu’on accorde à l’oreille. La justesse n’y est pas une qualité morale : c’est une résonance.

La justesse, entre deux forces

La vie ne cesse de nous tirer dans des directions contraires : vouloir avancer et vouloir rester, dire et se taire, donner et se préserver. La justesse n’est pas de choisir un camp, mais de garder le mouvement. Comme sur un vélo, si l’on s’arrête, on tombe. Si l’on accélère trop, on perd le sens du paysage.

Alignement de menhirs en Bretagne sous la brume, symbole de stabilité et de sagesse ancienne.

En Bretagne, cette idée se lit dans les pierres elles-mêmes. Elles ne luttent pas contre le vent, elles le laissent passer. Elles ne se dressent pas pour dominer, mais pour durer. Et c’est peut-être cela, la sagesse bretonne : tenir sans raidir, plier sans rompre.

« Le Triskell ne tourne pas pour aller quelque part, il tourne pour rester vivant. »

Triskell lumineux émergeant de l’eau, symbole du mouvement et de la vie en équilibre.

La justesse des terres intérieures

Dans les forêts de Brocéliande, loin des lieux inventés pour les touristes, il y a des zones où l’on ressent encore quelque chose d’ancien. Un souffle. Une attention. Le petit peuple invisible dont parlaient les anciens n’a pas disparu ; il s’est simplement fait discret, comme tout ce qui n’a pas besoin d’être vu pour exister.

La justesse, là-bas, se mesure au silence. À la façon dont le pas s’adapte au sol, dont la pensée ralentit sans s’éteindre. Chaque arbre est une question posée : es-tu en accord avec toi-même ?

Ce n’est pas de la magie au sens des contes : c’est de la présence. La Bretagne enseigne la justesse par la lenteur. Elle t’oblige à écouter avant de parler, à observer avant d’agir.

La justesse des liens

Mon père aimait cette terre d’histoire. Il en a raconté les visages, les batailles, les pierres. Moi, je poursuis à ma manière : non pour répéter, mais pour prolonger. Nos écritures ne sont pas les mêmes, mais elles forment une continuité. Entre sa rigueur et ma sensibilité, il y a cet espace qu’on appelle justesse : le lieu de la transmission.

La justesse, c’est aussi cela : marcher à côté des siens, à son rythme, sans vouloir effacer la trace de l’autre.

La justesse intérieure

On parle souvent de trouver sa voie, comme s’il y en avait une seule. Mais la voie n’est pas tracée : elle se crée au fur et à mesure qu’on la parcourt. Chaque pas réajuste, corrige, apprend. La justesse est un état d’écoute plus qu’une destination.

Deux silhouettes dans une forêt illuminée par le soleil couchant, symbolisant la continuité et la présence.

Elle demande de la patience, un peu d’humour aussi, et cette douceur lucide que la Bretagne connaît bien : celle du monde qui ne se presse pas.

« La perfection est une immobilité. La justesse, elle, respire. »

Quand je descends du train à Rennes, j’ai toujours ce sentiment étrange de rentrer chez moi, même si ma maison n’est pas là. Peut-être que la justesse, c’est ça : savoir reconnaître le lieu où le cœur se pose, même pour un instant.

La justesse n’est pas un but. C’est la façon d’avancer sans se perdre.

Sphère dorée flottant au-dessus d’une eau calme, image symbolique de la justesse et de l’harmonie intérieure.

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