Philosophie, Art et Intelligence Artificielle

Philosophie, Art et Intelligence Artificielle

J’ai déouvert MidJourney une IA qui crée des visuels, de l’art d’après des mots, j’ai eu envie de jouer avec elle en lui soumettant des citations philosophiques très connues, voyons ce que cela donne ensemble, je suis toujours très intrigué, amusé par les résultats.
Les commentaires des citations sont extraites de Philomag.

« On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve »

Héraclite, Fragments (VIe-Ve s. av. J.-C.)

N’en déplaise aux philosophes qui exaltent l’unité, l’éternité, l’Être avec un grand E, rien n’est stable, rien n’est permanent dans le monde et dans le cosmos. Même le fleuve dans lequel nous nous baignons n’est jamais le même, car son courant emporte tout. Il ne faut pas espérer trouver un point d’ancrage fixe, ni dans le réel, ni dans les idées. Tout est mouvement, changement, devenir. Et c’est très bien ainsi !

On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve

« Je sais que je ne sais rien »

Socrate, dans l’Apologie de Socrate et le Ménon de Platon (IVe s. av. J.-C.)

Chacun pense bien connaître son domaine de compétence, et a souvent des idées arrêtées sur ce qui est vrai ou faux, bien ou mal, beau ou laid. Mais Socrate, lui, questionne tout le monde, surtout ceux qui prétendent tout savoir, et leur démontre, avec malice, leur ignorance. Il existe des idées indubitables et des valeurs absolues, mais, pour espérer les découvrir, il faut d’abord avoir le courage de confesser son ignorance.

Je sais que je ne sais rien

« L’homme est un animal politique »

Aristote, Politique (IVe s. av. J.-C.)

Par sa nature, sociable et bavarde, l’homme est fait pour s’assembler avec les autres. Il a notamment besoin d’autrui pour construire une communauté autonome et gouvernée par des règles de justice qui ont été décidées par ses membres. Nous nous réalisons dans cette pratique, dans les relations éthiques et politiques avec nos semblables. 

L’homme est un animal politique

« La mort n’est rien pour nous »

Épicure, Lettre à Ménécée (IIIe s. av. J.-C.)

Inutile de s’angoisser face à la perspective de la mort. Il n’y a dans l’Univers rien d’autre que des atomes qui évoluent et s’agrègent au hasard dans le vide. La mort correspond à la désagrégation de ces particules. Il ne faut pas craindre la mort, car, quand elle advient, on cesse instantanément de sentir quoi que ce soit. En plus, il n’existe aucun enfer ni paradis, aucune vie post-mortem. Autant profiter pleinement de la vie et de ses plaisirs, sans la gâcher par des craintes dénuées de sens. 

La mort n’est rien pour nous

« Je pense, donc je suis »

René Descartes, Discours de la méthode (1637)

Même si la vie était un rêve éveillé, que rien n’existait vraiment autour de moi et que je n’étais moi-même qu’une fiction, il y aurait au moins une chose qui est absolument certaine : en doutant de tout, je suis en train de penser. Et en pensant, j’existe… en tant que chose qui pense. C’est un bon point de départ, absolument indubitable, pour reconstruire à partir de lui tout le savoir, sur mon corps et tout ce qui l’entoure. Bref, en doutant, on trouve un point fixe, en soi-même, à partir duquel reconstituer des vérités.

Je pense donc je suis

« L’homme est né libre, et partout il est dans les fers »

Jean-Jacques Rousseau, Du contrat social (1762)

Pour Rousseau, l’homme est naturellement bon et inoffensif, fait pour vivre en paix avec autrui. Et pourtant, la société s’élabore sur de fausses valeurs, comme le mensonge, la gloire ou l’amour-propre. Résultat : l’homme, qui devrait s’épanouir, se retrouve à la merci des despotes et des princes qui lui volent son pouvoir de décider avec les autres de la manière dont il veut vivre. Il faut changer d’organisation et inventer un contrat social qui nous rende une liberté, celle du citoyen, ce qui passe par l’obéissance aux lois que nous avons-nous-mêmes choisies.  

L’homme est né libre, et partout il est dans les fers 

« Ose savoir ! »

Emmanuel Kant, Qu’est-ce que les Lumières ? (1784)

Beaucoup d’hommes et de femmes sont persuadés qu’ils ne disposent pas des outils et des connaissances pour devenir autonomes dans leurs décisions. Ils pensent que les princes, les prêtres, les savants détiennent la vérité et sont autorisés à leur dire ce qu’il faut penser et faire. Mais le mouvement des Lumières, au XVIIIe siècle, nous enjoint au contraire à aller chercher nous-mêmes les informations et à exprimer nos avis. Néanmoins, pour réaliser ce projet, il faut se secouer un peu et comprendre que le savoir est accessible à n’importe quelle personne de bonne volonté. 

Ose savoir !

« Les philosophes n’ont fait qu’interpréter le monde de différentes manières, ce qui importe, c’est de le transformer »

Karl Marx, Thèses sur Feuerbach (1845)

Les philosophes se disputent depuis toujours sur des questions abstraites, et oublient l’essentiel : la pratique humaine, le travail qui transforme la nature et le travailleur lui-même. Ce travail devrait nous émanciper au lieu de nous asservir. Or le capitalisme s’est bâti sur l’exploitation du travailleur. La tâche de la philosophie n’est pas de justifier cet état de fait avec de grands concepts, mais de donner des outils de compréhension et d’action pour le transformer et construire une nouvelle société, communiste. 

Les philosophes n’ont fait qu’interpréter le monde de différentes manières, ce qui importe, c’est de le transformer

« L’existence précède l’essence »

Jean-Paul Sartre, L’existentialisme est un humanisme (1946)

Presque toutes les choses qui nous entourent ont toutes une définition, une essence bien définie. Un taille-crayon a des caractéristiques précises et ne peut pas devenir une bouteille. Mais l’homme, lui, n’a pas de nature définie par avance. Il n’a que l’existence. Il est libre, il peut et doit choisir s’il deviendra collaborateur ou résistant, héros ou salaud. Chez l’homme, donc, la liberté de l’existence vient avant toute définition. 

L’existence précède l’essence

« On ne naît pas femme : on le devient »

Simone de Beauvoir, Le Deuxième Sexe (1949)

Comme tout être humain, les femmes naissent libres, avec un pouvoir de développement a priori sans limites. Le problème est que si ce pouvoir est considéré comme naturel et souhaitable chez les hommes, il est interdit aux femmes. Au lieu de les laisser se découvrir et se déployer, la société, dominée par les hommes, leur enjoint de correspondre à une image fixée par eux. Elles doivent être désirables ou admirables, toujours soumises à leur père et à leur mari. Elles doivent pouvoir se libérer de cette image sociale imposée de la femme, et inventer librement la leur. 

On ne naît pas femme : on le devient

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